Statistiques à l’appui : chaque année, des milliers de particuliers se lancent dans la création d’une entreprise, portés par l’envie d’autonomie et la perspective d’un revenu plus attractif que celui offert par le salariat. L’attrait de la liberté séduit, mais la route vers le succès est tout sauf une formalité.
Pour maximiser ses chances, il faut commencer par sélectionner le statut juridique en phase avec son projet. Pour ceux qui envisagent l’immobilier, la société civile immobilière, ou SCI, se révèle une option robuste. Ce type de structure donne la possibilité à plusieurs associés d’acquérir ensemble un bien immobilier et d’en percevoir les loyers, tout en gérant le patrimoine sur le long terme. Voici comment procéder pour bâtir une SCI, étape par étape.
Plan de l'article
Rédiger les statuts de la SCI
Tout débute lors de la création d’une SCI en ligne. Avant toute chose, il faut rédiger les statuts, un document incontournable qui pose les bases du fonctionnement collectif. Deux associés au minimum sont requis, personne morale ou physique, et si un apport en nature est envisagé, le recours au notaire est alors de mise pour évaluer le bien concerné. Ce texte fondateur fixe les principales règles de la société.
Voici les informations qui doivent impérativement apparaître dans les statuts de la SCI :
- la forme juridique de la structure (SCI),
- l’objet social, c’est-à-dire la finalité de la société,
- la dénomination sociale choisie,
- l’adresse complète du siège social,
- le montant du capital social (aucune somme minimale imposée),
- la répartition des apports entre associés,
- le mode d’organisation interne et les règles de gestion,
- la durée d’existence prévue, limitée à 99 ans.
L’objet social, élément clé, doit être formulé clairement : acquisition, administration, gestion, location ou toute opération liée à l’immobilier. En cas de doute, solliciter un professionnel du droit reste la meilleure parade contre les interprétations floues.
Une SCI exige que chaque associé réalise un apport au capital. Deux modalités existent :
- L’apport en numéraire, c’est-à-dire une somme d’argent déposée selon les termes fixés (par virement, chèque…).
- L’apport en nature, soit tout autre bien, y compris immobilier. Lorsque l’apport dépasse les sommes en numéraire, la nomination d’un commissaire aux apports et la rédaction d’un acte notarié s’imposent pour garantir l’équité entre associés.
Le capital social peut être fixé librement, avec la possibilité d’opter pour un montant variable si les statuts prévoient cette faculté dès le départ.
Finaliser et signer les statuts
Une fois la rédaction achevée, la signature des statuts s’effectue par tous les associés. Un mandataire muni d’une procuration écrite peut représenter un associé absent. Ensuite, si les statuts relèvent d’un acte notarié, ils doivent être enregistrés auprès du service des impôts. Dès que l’enregistrement est validé, chaque associé reçoit son exemplaire certifié conforme.
Informer le public via une annonce légale
Après la signature, la suite logique consiste à officialiser la SCI en publiant une annonce légale dans un journal habilité. Le texte doit mentionner :
- la forme de rédaction des statuts (acte notarié ou acte sous seing privé),
- la date de signature,
- la forme, la dénomination sociale, le siège, l’objet social, la durée, le capital,
- le montant du capital minimum si le capital est variable,
- la somme globale des apports en numéraire,
- la description et la valorisation de chaque apport en nature,
- les conditions encadrant la cession des parts,
- les noms, prénoms et adresses des gérants.
Remplir le formulaire de déclaration
Le dossier avance avec la saisie du formulaire M0 société civile, véritable fiche d’identité de la SCI : dénomination, adresse du siège, activités visées, et identité des gérants.
Demander l’immatriculation de la SCI
Pour inscrire légalement la société, un ensemble de pièces doit parvenir au greffe du tribunal de commerce. Le dossier comprend :
- le formulaire M0 complété et signé,
- l’original des statuts paraphé,
- l’acte de nomination du ou des gérants si nécessaire,
- un justificatif de domiciliation du siège,
- l’attestation de parution de l’annonce légale,
- pour chaque gérant : justificatif d’identité, déclaration sur l’honneur de non-condamnation, attestation de filiation,
- pour les associés non gérants : copie d’une pièce d’identité,
- pour chaque gérant et chaque associé : preuve d’existence légale si la personne morale est concernée,
- le document désignant le bénéficiaire effectif et précisant les modalités de contrôle.
L’extrait Kbis, véritable preuve de la naissance de la société, est généralement délivré sous 4 à 8 jours, confirmant l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés.
Déclarer la SCI auprès du centre compétent
Enfin, une déclaration sur papier libre, accompagnée de deux exemplaires des statuts, doit être déposée au centre de formalités des entreprises pour solder les formalités administratives.
En filigrane de toutes ces démarches, la SCI trace le chemin d’une gestion concertée du patrimoine : chaque étape marque le passage d’un projet individuel à un projet collectif, où chaque décision façonne une aventure immobilière à long terme. Reste à écrire la suite selon votre propre vision de la réussite.


